Ou “Comment j’ai testé le hasard et tenté d’être un chercheur de véritude ?”
Cet écrit est le résultat d’une chose absurde. Une expérience singulière développée jusqu’au bout. D’un simple calcul d’une matrice de coûts illogique, j’ai décidé de séquencer et de développer l’ensemble des paramètres, afin que mon hypothèse de départ aboutisse à un résultat valide malgré de grandes incohérences. Ainsi à chaque étape j’insérais un élément nouveau qui au mieux confirmait les données préliminaires tout en rajoutant des facteurs d’erreurs ; au pire donnait un résultat contraire. A 50% de mes calculs, voyant que j’avais déjà usité 2 méthodes prônées par « les chercheurs de vérité indépendants », j’arrêtais ma première expérience, pour me lancer dans une seconde. Je me lançais dans de la pseudo-histoire expérimentale. D’un rien, il fallait faire beaucoup, éveiller le mystère, dessiner les formes, tracer des lignes et saisir ce qui manquait à tout cela la vérité.
Bon bref voilà comment cela a commencé :
Partie I : La vérification d’une coïncidence.
C’est au cours d’un travail sur une de mes bases de données, fruit du hasard et de la gourmandise que j’en vins à me lancer dans une étrange expérience. Je venais d’être confronté à une parité de poids de deux éléments qui n’avait à première vue rien en commun. Rien dans leur forme, leur composition et leur usage ne pouvait lier ces deux choses. Or leurs poids correspondaient au milligramme prêt à 16.7g. Curieux de savoir si je pouvais prendre au sérieux ce paramètre, je décidais de voir si le prix unitaire pouvait être rapproché. J’obtenais après calcul 0.36 centimes d’Euros. ($0.40) Cela correspondait à un prix médiant de l’objet source de ma coïncidence. Je venais d’établir le lien. Entre 4 carrés de chocolat Milka (au lait standard) et la munition M67 7.62x39mm bosniaque. (semblable à la cartouche M43 de l’AK-47 et dérivés)
Il n’empêche qu’après l’étape ❶ la découverte, et l’étape ❷ la confirmation de la coïncidence, je demeurais un peu désorienté. Est-ce que je pouvais réellement croiser ces données. Si à partir d’un poids et d’un prix commun je me servais de ce rapport « Milka » pour définir de nouvelles matrices de coûts sur une base à quatre tranches : Alpha, Bravo, Charlie, Delta.
Créer des matrices de coûts à 3, 4 ou 5 tranches, m’était coutumier : j’en avais déjà effectué sur la M43 ; différentes matrices par pays producteurs qui venaient tous du même modèle. Là dans le cas présent, vu que je n’avais pas encore fait le cas bosniaque, j’avais quelque chose de nouveau, de différent. Et si j’avais là l’élément inconnu déterminant qui pouvait tout changer.
Il faut arriver à l’étape ❸ : comment coordonner ce qui échappe au sens commun. La seule chose sur laquelle je pouvais m’établir avant d’arriver à un séquençage de tranches était de modéliser le lien entre le rapport de coût et la productivité. L’idée des carrés m’inspirant beaucoup, je reprenais le concept dit des carrés magiques associé au nombre d’or : Ф phi !!! (Logique 4 carrés de Milka = proportion de racine de 5 au carré √5² )
Ma première interrogation était de placer l’étalon Milka (4 carrés = M67, soit 16.7g = $0.4) dans le bon carré. √2, √5 ou √5² ; ce qui allait correspondre à Alpa ; Bravo ; Charlie. Très rapidement j’éliminais √5, pour choisir √2 par défaut. Du point de vue construction graphique je commençais à être sceptique, je revenais toujours à l’unité de base. Quant à calculer une tranche Delta, je ne pouvais que l’obtenir après association des tranches précédentes. (D’un modèle prévu pour 4, j’en étais revenu à 3 avec un élément passif)
Il fallait donc procéder autrement. Hélas comme je disposais que de deux éléments je n’avais pour unique ressource que de reprendre le problème à l’envers. Pour éviter de tourner en rond, je devais utiliser un raisonnement circulaire. Je devais donc partir de ceci : (4 carrés = M67, donc M67 = 4 carrés, car $0.4 = 16.7g)
Le(a) lecteur(ice) attentif(ve) se dira, que le pauvre bougre vient de reprendre la même chose par l’autre bout du manche. C’est en effet presque le cas, car par ce biais, j’ai tenté un comparatif de production à l’inverse de ce que je n’avais pas encore tenté. En séparant les productions et en les comparant en valeurs et en échelles, je souhaitais voir apparaitre des facteurs d’erreurs (voir étape ❹) que je pourrais exprimer en cause, en temps, et en impact financier.
Avec un souci certain du détail, sachant qu’une usine est une usine, il n’en demeure pas moins qu’une chocolaterie, et une ligne de production de cartouches ont quelques légères différences. Une chocolaterie nécessite de plus grands espaces de fabrication et consomme davantage d’électricité. Les machines ne sont pas calibrées de la même manière mais répondent au même processus de fabrication par étapes. Tout ça fonctionne sur des tapis roulants, avec des toboggans et des manèges. A première vue il n’est pas stupide d’oser la comparaison.
En plus de comparer l’ensemble des éléments de la chaine, je ne devais surtout pas oublier ni m’écarter de ma « découverte » dont j’étais l’auteur donc la source : le nombre d’or et les quatre carrés.
Je reprenais mon processus par étape visible ci-dessous :
Hélas je compris très vite, ce qui marche pour 1 ne marche pas pour N. J’arrivais à des similitudes sur un ensemble correspondant à un produit finit de la chaine, mais ni les étapes intermédiaires, ni les différentes phases de fabrication, ne correspondaient pas en expression de facteurs.
Du parallélisme circulaire, je ne pouvais que trouver une tablette de chocolat, et une caisse complète de 1260 cartouches pesant 28 kg. Le respect de la règle du nombre d’or validait uniquement la norme plaquette et la caisse de M67 mais ne les associaient en aucun cas. Je découvris des erreurs et aberrations, mais aucune ne représentaient un facteur risque qu’on puisse identifier et résoudre par le truchement d’un management risque.
A force de prendre comme modèle le nombre d’or qui est également un raisonnement circulaire, j’en arrivais à chaque passage d’échelle à annuler un paramètre antérieur qui faisait sens. Si bien qu’au final, le temps et l’argent finirent par disparaitre en tant que données à force de rajouter des correctifs. Les gros ensembles équivalaient à multiplier la plus petite unité réelle produite : un carré de chocolat, et une cartouche de 7.62x39mm. Ce qui ne correspondait plus du tout à l’étalon de départ.
Afin de sauver « Milka » L’étrange procédé qui me restait était de définir arbitrairement des pseudo-variables qui répondraient de manière sporadique à un effet identifié mais ne convenant pas à la réalité. Si bien qu’il fallait faire une multitude de cas selon un des 3 facteurs déterminant (temps, nombre, somme) ; choisit séparément.
J’étais autant condamné que les amateurs de géométrie sacrée qui multiplient les tracés à l’infini afin de valider leur hypothèse. Je devais créer un artifice, et ensuite le dupliquer de manière exponentielle pour le rapprocher de la réalité. Tout en demeurant parfaitement illogique car j’obtenais n.réponses au lieu d’une et seule réponse.
Au final, j’avais créé un entre deux parfaitement logique dans sa démonstration graphique, mais qui ne représentait rien au niveau du réel. De plus cette modélisation à défaut d’être trop précise fonctionnait en système clos. Hélas oui le Milka ne pouvait qu’être qu’au lait et la M43 UNIQUEMENT une M67 !!!! Ce dur constat ne devait pas m’arrêter pour autant. Je voulais voir la fin du délire.
La géométrie sacrée et les calculs mystérieux venant de s’effondrer. Il me restait les mesures, et les autres munitions. Je fonçais dans la surenchère en interprétant toutes données annexes, qui pouvaient donner un élément validant la différence et l’exception à la norme. Pour les mesures, j’avais la caisse. La caisse de la M67, faisant exactement 52.36cm de longueur (52.36 x 31.4 x 15.7cm) (Ф x 𝝅 comme dans la Grande Pyramide bah dis donc !!) cela correspondait exactement à la coudée Égyptienne révée par les pseudo-historiens-archéologues. Fallait-il là voir le lien entre l’Egypte et les « pyramides » de Visoko ?(qui sont des formations naturelles, allez lire les articles à ce sujet sur le Blog d’Irna) peut être pas au final.
La caisse bosniaque diffère en effet du modèle standard soviétique (puis russe) repris par les membres du Pacte de Varsovie (les Tchèques sont à part et ont des caisses bizarres aussi au cas que des pointilleux viendraient me le reprocher). La caisse répond avant tout à la règle de dotation de tir théorique dans l’ex-armée yougoslave pour un peloton de 10 hommes en 24H. C’est une donnée-cargo, qui aide à planifier l’acheminement et les besoins logistiques, mais ne répond pas aux besoins réels en cas de tir nourri. La caisse ne marche qu’avec la M67 !!!!
Les Russes, ont normés l’ensemble de leurs caisses de munitions d’infanterie, incluant le 5.45x39mm, le 7.62x39mm, le 7.62x54R, le 12.7x108mm et le 14.5x114mm. Elles répondent à 3 règles : la facilité de transport et de manipulation ; une longueur et une largeur d’assise définie pour pouvoir faire un assortiment de caisses de munitions sans que ces dernières se déséquilibres ; (Ce qui est pas le cas des bosniaques) un appui-feu répondant à un groupe de combat (2-8 hommes selon l’arme).
La mesure étant invalidée, l’entrée de la pluralité des munitions russes, représentait mon ultime chance. Je devais confirmer mon étalon et expliquer cette différence de 0.3g qui différencie la M67 de la M43 (16.4g) tout en l’acceptant et en la rejetant. Pour ça je devais associer toutes les munitions standard (russe) à une gamme de chocolat. (note : je n’ai pas pris en compte les autres types de munitions, ça surcharge pour rien, et il y en un nombre supérieur aux types de chocolats différents, ça change rien à la présentation au final) La ligne d’or pyramidale était née.
C’est là que prend fin ma première expérience renforcée par la comparaison interprétative de la caisse magique. La seconde partie qui débute ici, va au-delà de ma simple coïncidence. Elle se construit uniquement sur l’échec de la première avec toujours l’audace et la démesure de vouloir prouver comme vraie, une chose que j’ai démontré fausse. Elle ne repose pas sur un artifice, mais seulement sur l’imagination d’un rien sortie des méandres de l’esprit. C’est à la fois une contradiction et une distorsion de la méthode. Je fais sens comme je suis.
Comme rien ne valide le « Milka ». Je me fonde sur cette absence de preuves pour affirmer la preuve qu’elle est vraie. Reprenant encore une fois ma révélation, j’allais avec elle partir dans une démonstration expérimentale, reprenant l’ensemble des arguments des pseudo-historiens et pseudo-archéologues.
La ligne d’or pyramidale, use de la théorie de l’alignement cher aux ufologues, et aux chercheurs de civilisations mystérieuses disparues. Reprenant cinq fois l’exemple du « Milka » elle a comme prouesse de s’aligner sur aucun site précis, mais juste de correspondre à une possible diffusion de son vecteur (cartouche) et de ses équivalents en chocolat grâce à un mystérieux lapin détenteur d’un savoir ancien.
J’arrivais (enfin !) à avoir le lien. En omettant de signaler que les munitions étaient d’usage et de dotations différentes et étaient espacées dans le temps. Quoique toujours présentes. Les faits étaient là, je n’avais plus rien à prouver.
Partie II : La pseudo-histoire expérimentale.
En effet je n’avais plus rien à prouver mais encore beaucoup à raconter. Avant de commencer mon argumentaire, arrêtons-nous brièvement sur ce qui différencie la méthode scientifique à la pseudo science.
Nous parlerons ici de la démarche de l’historien et de l’archéologue, que l’on regroupe sous le vocable de sciences historiques. L’Histoire est une science humaine. Elle ne se limite à préciser les dates comme celle de la Naves de Tolosa en 1212 ou de Marignan en 1515 : elle se propose d’étudier les sociétés anciennes en s’appuyant sur des sources écrites ou matérielles.
Elles ne se posent pas en vérité, mais se fondent sur l’état de la recherche et s’appuient sur un consensus entre chercheurs, consensus issu de débats et de correction. Ce consensus permet d’établir des connaissances, qui sont considérées comme établies jusqu’à preuve du contraire. Les sciences historiques s’affinent aux grès de nouvelles découvertes, des nouvell méthodes et des nouvelles problématiques. De plus, ces sciences s’enrichissent par leurs caractères pluridisciplinaires.
Les renversements brutaux sont extrêmement rares, l’apparition de faits ou d’éléments nouveaux, améliorent le regard ou bien le reprécise si le message historique est devenu obsolète ou erroné, permettant de redéfinir les paradigmes et de proposer de nouvelles hypothèses.
La pseudoscience part du résultat escompté et cherche ce qui permet de la confirmer, écartant les autres données Elle ne se fonde pas sur des sources. Elle s’appuie sur des données créées par les pseudo-chercheurs eux-mêmes ou sur des interprétations de données très douteuses, rarement issues de sources de terrain. Elle ne se remet pas en cause et recycle des idées qui sont la plupart du temps très anciennes. Revenons sur la ligne d’or pyramidale ; posons la comme modèle explicatif des théories des pseudo-historiens. En exploitant le peu de données et l’absence totale de contexte et de sources, je vais avec l’aide du tableau ci-dessous valider l’ensemble des théories alternatives.
Ceci pouvant aboutir à des résultats comme :
Il faut garder à l’esprit que c’est à partir du calcul d’une matrice de coûts qui s’est avérée foireuse que j’en suis arrivé là, à prôner que nous descendons tous d’un lapin. Le message hermétique a pu nous parvenir mais entre tradition et interprétation nous ne savons plus trop pourquoi aujourd’hui nous faisons la guerre et mangeons du chocolat.
Au passage avec mon Napoléon (gâteau russe faite d’une succession de crêpes et de pâte feuilletée) où j’explique la « logique » de ma belle ligne rouge et de ma civilisation perdue, je n’ai pas expliqué la différence de 0.3g plus lourd de la M67. Le modèle Milka ne peut pas l’expliquer, car il ne conçoit pas l’usage de la M67 (et du chocolat).
Hors contexte Maître chocolatier-voyageur, voici la réponse, la M67 pèse 0.3g de plus, car le mécanisme de rechargement de la Zastava M70 (copie de l’AK mod. 1955) et des séries suivantes s’adaptent mieux et sont plus fiables avec une munition de ce poids. 16.7g. Yavait pas besoin de manger du Milka pour le savoir.
Donc chèr(e) lecteur(ice), faites attention aux partisans des raisonnements partant du résultat. L’Histoire, l’Archéologie, les techniques liés à l’Art et à la production, ne sont pas de simples comparatifs, ni des éléments qu’on définit par simple visualisation et interprétation. Elles s’appuient sur des sources que l’on analyse pour en tirer une explication. Les promoteurs de géographie sacrée, de numérologie, de carrés magiques et autre équateur penché, racontent des fables qui sous en dessous de ma modélisation « Milka ». Donc si celle-ci vous a surpris, attiré finalement bien fait rire ne vous faites pas avoir par les faussaires de l’Histoire.
La « modélisation Milka » tant fantaisiste qu’elle soit, m’aura tout de même permis d’anticiper des paramètres risques à ne pas commettre par simplification ou assimilation pouvant être intégrer à des programmes plus complexes. Voilà ma révélation, la bêtise nous donne l’expérience de ne pas refaire une connerie. Si le Milka avait été plus léger de 0.3g (correspondant ainsi à une M43 standard – 16.4g) toutes choses étant égales par ailleurs, la démonstration qui se finit ici n’aurait pas eu lieu. On peut donc conclure que les anciens ne connaissaient pas le chocolat, ni les AK (ça rime, la langue des tourtereaux pour sûr !)
Continuez à lire, et participez à l’expérience du destin !!! N’oubliez pas de souscrire au financement de mon film.